adriennelautere

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Bonté

Bonté

 

La chaleur nous enveloppait

serrée. A travers le blé d'or,

dans l'air vibrant qui sentait fort,

notre jeunesse galopait.

 

La terre, pesant animal,

du fond de son rut estival,

nous enivrait par une haleine

tonique, à base d'oxygène.

 

A l'ombre douce des collines,

murmurant sa chanson câline,

s'écoulait un ruisseau d'argent,

qui m'attirait comme un aimant.

 

Je regardais l'eau blanche et souple

poursuivre gaîment son chemin,

indifférent à notre couple

d'inquiets et poncifs humains.

 

Au milieu de cette nature

dont l'égoïsme est pondéré,

j'étais prête à considérer

l'amour avec désinvolture,

 

à blâmer comme une hérésie,

en ce jour clair et fraternel, 

tes soupçons et ta jalousie,

pauvre coeur irrationnel.

 

Tout est prévu, tout est logique.

Nous vivons dans l'encadrement

précis d'un plan géométrique,

comme de simples éléments.

 

Pour que nous puissions nous connaître,

tout l'univers a conspiré;

étant ainsi qu'ils devaient être,

nos regards se sont rencontrés.

 

L'amour trouve dans la sagesse

un rythme pour sa volupté.

Les rancunes ni les promesses

n'en changent la fatalité.

 

Qu'a-t-il de triste ou de morose?

Dans l'évolution des choses

tout est simple comme un devoir.

Je ne crois pas au désespoir.

 

De ce ruisseau, j'ai l'âme agile

et cet optimisme en airain,

passant sur l'obstacle fragile

par la forte Loi du Destin.

 

Je suis vaillante et si prospère,

mon équilibre est si profond,

que de mon coeur jamais n'espère

d'autre vengeance, qu'un pardon.

 

Amour et sagesse, 1921



17/10/2012
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