Reviens, chère clarté que je voudrais captive...
Reviens, chère clarté que je voudrais captive...
Si de près ni de loin tu n'entoures mon être,
Il grelotte de froid au milieu des humains.
Sa solitude croit tout le long du chemin
chaque visage, un masque, et chaque rire, traître.
Nos destins sont pareils aux plateaux suspendus
au mobile fléau de la même balance.
Quand mon coeur est privé de ta douce présence,
je sais que de mes jours l'équilibre est rompu.
Je suis comme une enfant que sa mère abandonne,
livrée à ce démon pervers, nommé: Hasard.
Sans lampe, sans appui, je cherche et je tâtonne
dans l'espace si sombre autour de mon regard.
Reviens, chère clarté que je voulais captive...
Ami sage, rends-moi ce frein que je n'ai plus,
avant que ne se perde en sa folle dérive
ce coeur dont ton amour est l'ancre et le salut!
Amour et sagesse, 1921.